Maxime Roger- Le Crapaud

mise en scène Maxime Roger 
jeu Jonathan Peronny, Jean-Christophe Vermot-Gauchy, Gaïa Oliarj-Inès, Anthony Liébault, Héloïse Gaubert et Maxime Roger
créateur sonore Nino Puentes

Le Crapaud est un texte court d’Andersen qui raconte l’histoire d’un jeune crapaud trop désireux de découvrir le monde. Après s'être échappé de son puits, il s'aventure et dévore ce monde nouveau qui s'offre à lui. Alors, au fil des péripéties, son questionnement revient le hanter : ce monde-là n'est-il pas limité comme l'était son puits ?

Le conte du Crapaud raconte une quête permanente d’absolu, un appétit inassouvi de savoir, et l’espoir de découvrir sans cesse quelque chose de plus grand, comme un monde définitif pouvant contenir tous les autres. Ce conte pose une question existentielle : Qu’est-ce que la réalité ?

Camus disait dans Le mythe de Sisyphe que l’absurde se trouve entre notre besoin de connaître et un univers qui se déploie à l’infini et échappe donc constamment à notre connaissance. Le crapaud est un héros absurde dans le sens où il ne réussit pas à donner une valeur suffisante aux choses, il est faillible dans sa consommation automatique du réel.

Ce projet parle du désir de voir, de l'excitation de découvrir quelque chose de caché, et fait écho à une tendance de plus en plus sensible à notre époque, celle qui nous pousse à vouloir voir une chose à la place d'une autre. Ce sentiment devant la réalité qu'une entité se trouve derrière, comme une créatrice. Le crapaud prétend qu'il y a une vérité absolue qui tire les ficelles et cherche à la débusquer. Il veut voir la limite jusqu'à laisser sa vie. Aujourd'hui, les technologies nous fournissent à tout moment des contenus nouveaux, nous entourent d'informations, nous invitent à y adhérer derrière nos écrans à des milliers de kilomètres de la source, on prend part, on laisse quelques minutes de notre attention, et on passe à autre chose. La consommation a infiltré même nos moyens de connaître le monde. Ce nouveau mode de vie tend à rendre la réalité plus distante, moins sensible et palpable. 

Cette histoire allégorique nous invite à questionner le fait d'être humain dans un monde si sophistiqué, si dénaturé, le fait de penser et construire soi-même le sens de la réalité et non d'attendre qu'il nous parvienne malgré nous.

remerciement théâtre des Clochards-Célestes