Grégory Rault et Florence Guillermin - Cinétique piano
conception, jeu et marionnette Grégory Rault
images Florence Guillermin
Cinétique piano est une performance associant des marionnettes, des projections vidéo et des séquences de cinéma d’animation. Création pluridisciplinaire à la croisée des arts vivants et du cinéma, cinétique piano est une variation et un questionnement autour des notions d’espace, de mouvement et de rythme.
Dans une pièce minuscule, un pianiste est assis face à son instrument. Derrière lui, une fenêtre, devant lui, un mur qui se confond avec le ciel. Sur sa droite, une porte, à l’évidence trop petite pour qu’il ait pu l’emprunter pour entrer ou envisager de s’y glisser pour sortir. Son corps est constitué́ uniquement de fragments de piano : touches, cordes, marteaux, feutres…
Les différentes parties de son visage, ses épaules et ses bras, ses mains, ses pieds, sont mobiles, reliées à des fils actionnés par un marionnettiste dans les coulisses. Tout droit sorti du piano, le pianiste fait partie, et est partie, de son instrument. Un peu à la manière d’un coquillage. Abri, refuge, mais aussi écran. Au premier plan, sur un panneau amovible recouvert de tulle, des images sont projetées sporadiquement, se superposant ainsi, et en transparence, au corps du pianiste.
En résulte une mécanique complexe, improbable, faite d’infimes mouvements qui se déploient, se répètent, deviennent rythmes, et de laquelle le pianiste semble émerger. Architecture fragile, le pianiste se situe à la rencontre de lignes de tensions. Qu’elles se manifestent, et c’est un mouvement de doigt qui s’esquisse, remonte le long du bras et de l’épaule, se répercute dans la jambe, pour prendre appui dans le pied qui tente d’avancer. Sans perdre l’équilibre. Soutenu par la ligne à jouer, une partition de Schubert.
Traversé par des images, mémoire ou pensées, le pianiste joue. Avec elles, c’est l’espace qui se déplie, s’ouvrant sur un hors-champ qui se matérialise à travers la présence de plusieurs chats et d’une souris, qui vont et viennent, et élargissent ainsi l’espace à un autre territoire proche : celui de la fiction.
Comment, avec son piano et ses chats, retranscrire la partition de Schubert ?
avec le soutien de La Fonderie (le Mans) dans le cadre d'un accueil en résidence en mai 2022; RAMDAM, UN CENTRE D'ART; association ROTATIVE
remerciement Boxing Piano
En résidence du 6 mars au 16 avril 2023.
Ouverture Publique le vendredi 31 mars à 20h. Réservation indispensable.