No more reality - Belgazou

texte et chorégraphie Elisa Violette Bernard
scénographie Aurélia Zahedi
avec distribution en cours 
création lumière et régie générale Bérénice Giraud
parures Aurélia Zahedi et Anna Rinzo

J’ai fixé longtemps les terres brûlées.
Est-ce que quelque chose allait sortir d’elles?
Les terres brûlées restent muettes.
Et bientôt il me fallut comprendre:
tout pousse toujours mais ce qui vivait sur ces terres brûlées,
je ne pouvais simplement pas le voir.
J’ai appris non pas à croire mais à reconnaître ce qui pousse,
les fantômes ça pousse comme les poils.
Belgazou: apprendre à vivre avec les fantômes des terres brûlées.

Belgazou est une pièce qui pousse sur mes terres brûlées, celles-là mêmes qui s’étendent depuis la guerre d’Algérie.

« Rumble », en anglais, c’est le grondement, la bagarre, « belgazou » c'est un petit mot tendre. Ce qu’attaquent ici avec panache les interprètes, ce sont nos imaginaires colonisés par des formes prédatrices bien huilées; formes qui savent si bien nous extirper par la force rires et larmes.
Belgazou cherche à nommer le vide que laisse derrière elle la machine coloniale. La scène devient le réceptacle de ce vide. Sur scène, les interprètes ne veulent surtout pas témoigner à la place des témoins. 
Notre constat ? Ce qui nous relie à cette machine coloniale ce sont des images stéréotypées, héritières de la domination. Que faire de cet héritage collectif et surtout comment montrer le trou laissé par l’Histoire ? 
Faire résonner le constat d’Audre Lorde : tout faire parler, les larmes, les morts et les mortes, les objets et les fantômes car « nos silences ne nous protègeront pas. »

Elisa Violette Bernard 

production MiMi Productions (Midi/Minuit)
coproduction MC2 Grenoble
diffusion CMC
soutiens de Le Cube (Hérisson), La Maison des Métallos (Paris), Centre (Lugny-lès-Charolles), RAMDAM, UN CENTRE D'ART (St-Foy-Lès-Lyon), la ville de Grenoble, le département de l’Isère