Louise Kelh - Eïdos

© Johann Georg Heck © Johann Georg Heck
avril 2018 > mai 2018
performance-photographie

avec Sophie Tzvétan, Élodie Colin, Julie Morel, David Bescond
photographie
Louise Kelh
maquillage - perruque - régie Guillaume Ponroy

Tout commence avec la figure mythologique de Tirésias. Homme transformé en femme, il conserve ce sexe pendant sept ans. Son expertise du plaisir sexuel lui vaudra la colère d'Héra - qui le condamne à la cécité - et la sollicitude de Zeus - qui lui accorde le don de divination et une durée de vie multipliée par sept. Tirésias est désormais exilé du présent, banni de la condition humaine au motif de sa connaissance inédite du masculin et du féminin.

Eïdos est né de l'élan commun d'un maquilleur-prothésiste, d'une photographe et d'artistes de scène ; tous tiennent le travestissement pour un territoire de recherche fécond.
Eïdos est un travail plastique sur les formes de glissement du féminin vers le masculin. Il s'agira de travestir des modèles, d'en modifier l'affichage, de changer les signes extérieurs par le fard, la perruque, l'habit. Déplacer, recomposer, brouiller les codes qui font habituellement autorité pour différencier le féminin du masculin. Chercher le point d'intervention minimal qui ré-vise la forme et l'apparence.
Puis dans l'espace rudimentaire d'un studio orienté pour recueillir la lumière naturelle, les travesti-e-s se feront tirer le portrait. S'engager vers une composition narrative en solo, duo ou quatuor. Utiliser les mythes grecs comme matériaux d'une incarnation intimiste et dépouillée. Déranger l'oeil qui croit savoir ce qu'il voit.
Eïdos c'est expérimenter un processus de métamorphose, c'est explorer une zone ouverte entre masculin et féminin, c'est aborder l'identité sexuelle comme superposition, stratification, réalité à re-construire.

le site de Louise Kelh

le site de Guillaume Ponroy

En résidence du 16 au 18 avril 2018 et du 18 au 21 mai 2018