LA RIVE - En terre étrange

écriture à partir des propositions communes Gabriel Pérez 
mise en scène Maxime Grimardias et Gabriel Pérez
avec Claudine Sarzier, Rainer Sievert, Tristan Allam
invité surprise Josuha Caron
musique Hélène Richaud
scénographie et performance Rudy Gardet
conception et réalisation des costumes Inès Forgue
conception et régie lumière Gabrielle Mariller
administration de production Annick Boisset

En terre étrange est un triptyque composé d'un solo L'été, d'une grande forme HSD et d'une installation en espace public Zone utopique (titre provisoire). Ces formes composent différentes entrées pour tenter de cerner les enjeux du changement climatique afin de trouver des leviers d'actions. En réalisant ce cycle, nous espérons contribuer aux nouvelles pratiques d'éco-conception, en particulier à travers les costumes et la scénographie. 

« L’écologie sans lutte des classes, c’est du jardinage », Chico Mendes

Pour ce spectacle, nous partons d’un problème qui s’énonce en trois temps.
1) D’un côté les rapports du GIEC nous font sentir que le temps se resserre.
2) D’un autre côté, on essaye de faire notre petit possible (faire du vélo, faire son compost, acheter des vêtements éco responsables, etc.).
3) Et pendant ce temps-là, les milliardaires (et certaines entreprises) polluent dans des proportions qui sont difficiles à concevoir. Pour prendre un exemple, Bernard Arnault, 1ère fortune mondiale en janvier 2023, pollue 43 000 fois plus que moi environ (selon le calculateur d’Oxfam). Que faire, face à cela ?

Dans une première phase d’écriture (La Source Annonay, mai 2022) suivie de deux semaines d’expérimentations en équipe (Collectif des Possibles, juin 2022), nous avons confirmé que la préoccupation écologique était au centre de ce travail. Que ce qui nous habitait était cette prescience d’un temps inhospitalier qui pourrait s’ouvrir et qu’il nous fallait trouver les responsables de cette situation. En contrepoint, nous avons aussi senti le besoin d’ouvrir des possibles, de chercher des solutions. Ces dernières passent par des petites choses mais aussi par l’agrégation d’individualités afin de (re)penser le système global.

Pour travailler ces enjeux, nous nous servons, entre autres, de l’ouvrage du sociologue Gregory Salle Superyachts. Luxe, calme et écocide. Ce chercheur au CNRS montre que, ces dernières années, les yachts des ultra riches n’ont cessé de s’allonger et de se multiplier. Il démonte l’idée selon laquelle il s’agirait uniquement d’une charmante excentricité (comme celle de fabriquer d’énormes douches débitant du champagne ou d’avoir un bar en Baccarat).

C’est en fait un symptôme révélateur des inégalités qui se creusent. Mais ce n’est pas tout.

[...]

Malgré ce sentiment d’urgence à agir, nous continuons – étrangement – à faire ce qui nous met en joie : du théâtre. Nous essayons à la fois de démêler les questions qui nous préoccupent et de les mettre en lien avec l’histoire et avec de possibles futurs.

soutien et résidence Collectif des Possibles, La Source
partenaires Philocité. Mycotopia