Cie Scènes - La fin de l'humanité

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décembre 2022 > janvier 2023
théâtre

texte David Mambouch
traduction  Bob Lipman (en anglais), Laura Frigato (en italien) 
mise en scène Philippe Vincent
avec Anne Ferret, Alwynne Pritchard, Laura Frigato, (Distribution en cours)
création sonore Thorolf Thuestad
lumière Silje Grimstad
scénographie Benjamin Lebreton (France)
régie Bertrand Renard
images cinématographiques Pierre Grange

Transhumanisme, gelée grise, singularité technologique, collapsologie, guerre contre les machines, catastrophe malthusienne, écocide, écophagie, érosion génétique, dysgénisme, ou encore le big crunch ; ce sont tous ces mots et leurs définitions qui nous font entrevoir ce que pourrait être la fin du monde de l’humanité : l’eschatologie.
La fin du monde n’est pas une réalité tangible, c’est un concept, qui ne peut rester qu’un concept, car après cela, nous/je n’existerai plus, donc je ne pourrai en témoigner. Tout sera perdu.
La fin de l’humanité, l’explosion du sens des choses, du sens de moi-même.
Nous ne parlerons pas de la petite mort du confinement que nous avons et sommes encore en train de vivre, mais nous ne pouvons pas, plus, y faire abstraction non plus.
La fin de l’humanité est un spectacle, non pas un spectacle de fin du monde, de fin civilisation de fin d’espèce, mais de débordement, comme une vague, moi goutte d’eau qui déborde au milieu de milliard d’autres gouttes d’eau. C’est la multiplicité de ces gouttes d’eau qui effraie, qui mène à la paranoïa.
D’un simple détail de sms non répondu, voilà que le monde s’emballe, court à sa perte et à la mienne. Moi goutte-d’eau, je me noie. Qui aurait pu prévoir cela ?
Le débordement, s’il y en a un, ou ma chute sur le sol seront terribles. Vais-je exploser, en de plus petites gouttes d’eau, me vaporiser ? Ne plus exister ?
Tout est réaction en chaine, comme l’apocalypse nucléaire, qui nous hanta jadis. Quand, adolescent j’attendais à la fenêtre le champignon. Que les Russes appuient enfin sur le bouton de l’arme fatale qu’on nous avait prédit. C’est à cela que nous étions éduqués dans les années soixante-dix. C’est avec ça que les informations nous surinaient, nous épouvantaient.

Le texte de David Mambouch est un texte "rapide", une descente en schuss qui s’accélère. La mise en scène sera comme un emballement. La multiplication d’une voix, qui devient trois voix et enfin de multitude de voix qui toutes disent la même chose.
Ce que décrira le spectacle au travers du texte et des trois interprètes, c’est cette sensation de fin du monde. Une rythmique, une accélération inspirée par Steve Reich, "It’s gonna rain", la gamme de Shepard ou encore "eternal accelerando" de Jean-Claude Risset.
Philippe Vincent, octobre 2020

 

coproduction Théâtre de La Renaissance Oullins soutiens la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes et la Région Auvergne-Rhône-Alpes et est subventionnée par la Ville de Lyon